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La SEP : quand les anticorps se mettent au vandalisme…

Les anticorps, c’est un peu les forces de l’ordre de notre corps.

Un virus vous assaille ? Une bactérie montre le bout de son nez ? Un corps étranger fait irruption ? Le système immunitaire nous protège de toutes les attaques venant de l’extérieur.

A chaque maladie, à chaque piqûre d’insecte, à chaque entaille au bout du doigt… les anticorps rappliquent et soignent tout ça d’un coup de chalumeau : de la petite fièvre à la grosse inflammation bien rouge autour d’une blessure, on choisit de brûler le mal pour purifier la zone, le sang, le corps.

Dans les maladies auto-immunes, le problème, c’est que ces anticorps font du zèle. Donc on devrait a priori se féliciter d’avoir un système immunitaire particulièrement efficace… sauf que les excès de zèle, c’est rarement bon. Surtout quand les anticorps décident d’attaquer notre propre corps… sans raison !

“C’est vrai qu’il n’y avait pas de risque, mais dans le doute on a préféré attaquer cette zone quand même, par précaution… Alors oui on a fait 2-3 dégâts tout autour, mais on n’a pas fait exprès !” avoue cet anticorps tout penaud.

Parce qu’on a décrit jusque là les anticorps comme la Police du corps, mais dans ces maladies on n’est plus sur de la simple bavure : clairement on est plutôt sur du vandalisme !

Dans la rue, nos anticorps auraient “accidentellement” mis le feu à une poubelle, un scooter, ou une voiture. Dans le corps, la cible des attaques varie selon la maladie auto-immune, mais dans la SEP, c’est le système nerveux central, qui est attaqué : le cerveau, les nerfs optiques et la moëlle épinière sont donc plus ou moins régulièrement pris d’assaut par des anticorps, qui mettent le feu et détruisent la gaine des nerfs.

Du coup, la sclérose en plaques, c’est une histoire de dommage collatéraux.

On compare souvent les neurones à des câbles électriques, qui transmettent des messages sous forme d’influx nerveux/électriques. Ces neurones sont tout fins et fragiles, donc ils sont protégés par une gaine qui à la fois les protège, les nourrit, et les aide à transmettre l’influx efficacement : la myéline.

Or, si on détruit cette gaine, le neurone n’est plus capable de transmettre les messages aussi efficacement. C’est déjà ennuyeux. Mais pire encore, comme il n’est plus protégé et plus nourri, assez rapidement, ça lui est fatal. Et là, bah il transmet plus du tout les messages !

Alors bon, un neurone qui meurt, ça arrive, c’est pas très grave en soi, parce qu’un nerf en compte souvent plusieurs milliers, comme une belle grosse poignée de spaghetti ! Sauf qu’une inflammation, plus ça dure, plus ça s’étend ; et plus ça s’étend, plus il y a de chances pour que le nerf soit trop fortement touché... et que les symptômes apparaissent !

Et quand on sait la quantité et la variété d’informations qui circulent à double-sens entre le cerveau et le reste du corps toute la journée par l’autoroute de la moëlle épinière… je peux vous dire que la liste des conséquences potentielles est riche, variée et haute en couleurs !

Mais ça, je vous le raconterai une prochaine fois...

Delphine.

Commentaires (4)

Hélène Mabelly
  • 1. Hélène Mabelly | 25/04/2021
Bravo pour ces explications et les métaphores employées qui changent des sempiternels mots de médecine trop banals pour expliquer nos maux !
Julio
  • 2. Julio | 03/11/2020
Déclassé ta façon d’expliquer
Je kif
Clou
  • 3. Clou | 30/11/2019
J'adore !!! Merci !
sepassorcier
  • sepassorcier | 22/01/2020
Haha, je n'avais jamais vu le commentaire. Merci :D

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Date de dernière mise à jour : 26/10/2018