Les différents types de traitements

Les types de traitements

La sclérose en plaques ne se guérit pas. Pas encore.

Toutefois, lorsqu'un diagnostic est posé ou en cours, 3 types de traitements peuvent être proposés au malade, selon ses besoins. Ils sont complémentaires et agissent sur des choses complètement différentes.

Gérer les poussées

Tout d'abord, comme la maladie est souvent diagnostiquée à l'occasion d'une poussée, le premier traitement très rapidement mis en place vise à stopper sa progression. Il s'agira en général de "bolus de corticoïdes", une perfusion dont le but est de mettre fin à l'inflammation, comme un extincteur étoufferait un incendie. Les dégats dépendront de la durée de l'incendie, de sa propagation, etc... mais arrêter les flammes aussi rapidement que possible est en général la priorité absolue !

Diminuer les symptômes

Ensuite, il va falloir s'occuper des symptômes. Selon l'étendue des dégats, les symptômes apparus pendant la poussée peuvent disparaître complètement, ou bien une gêne plus ou moins handicapante peut persister. Des traitements dits "symptomatiques" vont alors essayer de faire disparaître les séquelles, ou de les rendre moins ennuyeuses : on pourra par exemple faire diminuer la sensation de "fourmis" dans les mains (les paresthésies, dans le jargon), tenter de limiter les douleurs pour les rendre supportables, aider à lutter contre la fatigue, traiter une dépression naissante, etc.
Le but des traitements symptomatiques est de rendre le quotidien plus agréable en gommant l'effet de la destruction qui a eu lieu.

Espacer les poussées

Stopper les flammes, c'est fait. Puis on a mis un plaid sur le canapé du salon pour ne pas voir les traces de brûlure et on a décalé le placard pour cacher le pan de mur carbonisé. Mais faudrait pas que ça se reproduise trop souvent !
Une fois que le diagnostic de sclérose en plaques a été posé, on va alors mettre en place un traitement de fond. Si on continue notre parallèle avec l'incendie, il s'agirait de tout un tas de mesures qui viseraient à limiter les risques d'incendie, pour qu'ils soient moins fréquents et moins violents : portes coupe-feu, matières ignifugées, etc. Ces traitements ont des modes d'actions très variés, et se présentent sous des formes diverses puisqu'on peut actuellement proposer des cachets à prendre à la maison, des injections sous-cutanées ou en intra-musculaire ou encore des perfusions intra-veineuses.
Le but du traitement de fond est de diminuer la fréquence et l'impact des poussées, afin de freiner la progression du handicap.

Il ne faut donc pas tout mélanger quand il est question de "traitement", et plusieurs types de traitements peuvent être combinés à un instant donné.

Il est intéressant de noter que la recherche actuelle s'oriente vers un nouveau type de traitements symptomatiques, qui visent à aider la reconstruction de la myéline. Ces traitements n'auront donc a priori pas d'action sur la survenue des poussées, mais ils permettront de réduire tous les symptômes en permettant aux informations de transiter de nouveau !

Traitement de fond ? Ou pas traitement de fond ?

Il est difficile de ne pas aborder cette question, qui revient assez régulièrement. Etant donné que la plupart des traitements de fond (surtout ceux de première intention) ont des effets secondaires, beaucoup de malades (surtout en début de maladie) se demandent si ça vaut vraiment le coup de s'embêter avec des traitements, ou s'il ne vaut pas mieux laisser le corps faire son travail, et éventuellement traiter les poussées.

Et bien vous serez ravis d'apprendre qu'il n'y a pas de bonne réponse universelle : chaque cas est différent, et c'est avec votre neurologue qu'il faut discuter de cette question, parce que le choix sera fait selon le rapport bénéfice/risque dans VOTRE sclérose en plaques. Et même si votre meilleure amie atteinte de SEP a passé les 15 dernières années sans faire de poussées alors qu'elle n'a pas de traitement... il n'est pas dit que ce choix sera judicieux dans votre cas.

Parce que parfois, en effet, avec une SEP mollassonne qui évolue vraiment très peu, où les poussées avant diagnostic ont été très espacées et peut-être découvertes un peu hasardeusement avec des symptômes très peu marqués... peut-être que votre neurologue jugera que vous pouvez tenter le pari de ne pas prendre de traitement de fond, estimant qu'il sera toujours temps de s'y mettre si la SEP devenait un peu plus active.

A l'inverse, parfois, une SEP peut être directement très agressive, avec des poussées trop rapprochées et/ou trop violentes. Dans ce cas, avant que les symptômes ne se transforment en séquelles et qu'un handicap ne s'installe, il sera vraiment nécessaire de commencer sans attendre un traitement de fond, pour espacer les poussées et limiter leur impact.

Chaque cas est unique : discutez-en avec votre neurologue ! :)

Commentaires (2)

devillers ANNIE
  • 1. devillers ANNIE | 22/01/2020
Bonjour
Pas de traitement de fond malgré une SEP Progressive (1981) juste une grosse poussée en 1997 (5 bolus de solumédrol). Maintenant je n'ai que des médicaments pour mes différents symptômes sauf la fatigue qui es multiplié par 1000. Beaucoup de difficulté pour marcher.
sepassorcier
  • sepassorcier | 22/01/2020
C'est vrai que pour les SEP progressives, les traitements ne se bousculent pas ! Bon courage, j'espère que ta SEP est gentille et que tu profites de tout ce qu'elle te laisse faire :D

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Date de dernière mise à jour : 22/01/2020

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